Nouvelle stratégie gouvernementale pour l’emploi: 14 milliards de dirhams et une priorité aux NEET et aux zones rurales.
Face à un taux de chômage croissant et des défis persistants dans l’insertion des jeunes, le gouvernement s’apprête à déployer, dès le début de l’année 2025, une stratégie inédite de promotion de l’emploi. Dotée d’une enveloppe budgétaire de 14 milliards de dirhams, cette initiative entend apporter des réponses concrètes et durables, tout en misant sur une approche plus inclusive et territorialisée. Au cœur des priorités: les jeunes NEET (ni en emploi, ni en études, ni en formation) et les populations rurales, particulièrement touchées par les effets de la sécheresse et le manque d’opportunités économiques.
Un contexte de crise et des défis structurels
Le chômage, qui atteint aujourd’hui des niveaux sans précédent, reste un enjeu majeur. Le monde urbain, malgré des programmes de soutien et d’insertion, ne parvient pas à résorber les effets de la crise économique. Le milieu rural, quant à lui, subit de plein fouet les aléas climatiques et voit fondre ses emplois saisonniers et agricoles, entraînant une érosion durable de la main-d’œuvre.
Au cœur des difficultés, se trouve la problématique des jeunes sans diplômes. Selon le Conseil économique, social et environnemental (CESE), on recense plus de 1,5 million de NEET parmi les 15-24 ans. Un chiffre qui grimpe à plus de 4 millions si l’on inclut les personnes jusqu’à 35 ans. Cette situation engendre une véritable rupture sociale et économique, les privant de perspectives d’avenir et pesant lourdement sur la croissance du pays.
Une nouvelle approche, des actions ciblées
La stratégie gouvernementale, présentée par le ministre de l’Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l’Emploi et des Compétences, Younes Sekkouri, se démarque par son caractère innovant et global. Elle mise sur la simplification des procédures, la formation et l’accompagnement, afin de soutenir autant les chercheurs d’emploi que les TPME, souvent noyées dans une bureaucratie trop lourde.
Parmi les mesures phares figurent:
- Formations et apprentissage pour les sans diplômes: Des programmes élaborés avec l’ANAPEC offriront un accompagnement personnalisé, afin de redonner un accès au marché du travail aux personnes les plus vulnérables.
- Interventions en milieu rural: Des dispositifs spécifiques permettront de rapprocher la formation et l’emploi du monde rural, en tenant compte de la réalité locale et de la nécessité de diversifier les activités économiques affectées par la sécheresse.
- Soutien aux PME: Les petites et moyennes entreprises, considérées comme un levier essentiel de création d’emplois, bénéficieront de conditions simplifiées pour accéder aux aides, et seront encouragées à embaucher et à former de nouveaux profils.
Un déploiement opérationnel dès 2025
Le lancement de cette stratégie est prévu dès le début de l’année 2025. Le budget de 14 milliards de dirhams, annoncé dans le cadre de la loi de finances, marque une mobilisation sans précédent de l’État en faveur de l’emploi. Au-delà des moyens financiers, c’est toute une vision qui est déployée, visant à décloisonner les politiques publiques, à renforcer la coordination entre les différents acteurs et à instaurer une approche plus participative.
Vers un impact réel et durable
L’objectif affiché est double: agir à court terme, en proposant rapidement des mesures effectives pour résorber le chômage, mais aussi s’inscrire dans une dynamique de long terme, en construisant un écosystème plus robuste et plus inclusif. Il s’agit de créer, au fil des ans, des conditions favorables à une croissance stable, d’élargir l’accès à la formation et de valoriser les compétences, y compris celles qui échappent aujourd’hui au radar du marché du travail.
En plaçant les NEET et les ruraux au premier plan, le gouvernement fait le pari d’une intégration sociale et économique élargie, susceptible de transformer durablement le paysage de l’emploi. Entre simplification administrative, soutien financier, formation ciblée et prise en compte des spécificités territoriales, cette nouvelle stratégie entend offrir aux Marocains de réelles perspectives d’avenir. Les premiers effets sont attendus dès 2025, posant ainsi les jalons d’un renouveau dans la lutte contre le chômage.