La prime d’ancienneté est un avantage financier octroyé aux salariés en reconnaissance de la durée passée au sein d’une entreprise. Au Maroc, cette prime est strictement régie par le Code du travail et s’applique à tous les travailleurs, qu’ils soient à temps plein ou à temps partiel. Dans cet article, vous découvrirez tout ce qu’il faut savoir sur la prime d’ancienneté: son cadre juridique, son mode de calcul, sa périodicité de versement, ainsi que les sanctions encourues en cas de non-paiement.
1. Qu’est-ce que la prime d’ancienneté ?
La prime d’ancienneté se définit comme un supplément salarial accordé à tout collaborateur ayant cumulé un certain nombre d’années de service au sein de la même entreprise. Au Maroc, ce droit est inscrit dans la législation du travail, garantissant aux salariés une rémunération supplémentaire en fonction de leur fidélité et de leur longévité dans l’entreprise.
2. Cadre Juridique au Maroc
Le Code du travail marocain réglemente la prime d’ancienneté à travers plusieurs articles, dont l’article 350 et l’article 361.
- Il précise les conditions d’attribution, le calcul et la périodicité de la prime.
- Il prévoit également des sanctions pour les employeurs qui ne respecteraient pas ces dispositions légales.
Qui peut en bénéficier ?
Toutes les catégories de salariés, qu’ils soient en CDI, CDD, à temps plein ou à temps partiel, ont droit à la prime d’ancienneté dès qu’ils remplissent les critères définis par la loi (notamment la durée de service requise).
3. Comment calculer la prime d’ancienneté au Maroc ?
Le calcul de la prime d’ancienneté se base sur le salaire brut du salarié, et non sur son salaire net. Autrement dit, l’employeur doit procéder à une majoration à partir du salaire brut.
Barème légal (Article 350 du Code du travail)
- 2 ans d’ancienneté: 5 % du salaire brut
- 5 ans d’ancienneté: 10 % du salaire brut
- 12 ans d’ancienneté: 15 % du salaire brut
- 20 ans d’ancienneté: 20 % du salaire brut
- 25 ans d’ancienneté: 25 % du salaire brut
Exemple: Un salarié ayant un salaire brut de 10 000 DH et une ancienneté de 5 ans touchera 1 000 DH de prime (10 % de 10 000 DH).
Cas des contrats où le salaire dépend de l’ancienneté
Dans certaines configurations, la rémunération d’un collaborateur peut reposer en grande partie sur son ancienneté. Dans ce cas, le calcul suit les mêmes règles, mais il n’existe pas de montant fixe prédéfini: seule la durée passée dans l’entreprise est prise en compte.
4. Temps de travail et impact sur la prime
- Salariés à temps partiel: La prime d’ancienneté reste due, mais son montant peut être ajusté de manière proportionnelle à la durée effective de travail par rapport à un temps plein.
- Périodes de suspension du contrat: Les interruptions liées à la maternité, aux congés maladie ou à la fermeture temporaire de l’entreprise sont souvent considérées comme du service continu (l’article 32 du Code du travail précise que certaines périodes discontinues ne sont pas déduites de l’ancienneté).
- Démission ou licenciement: En cas de rupture de contrat, le salarié perd le bénéfice de son ancienneté acquise s’il est réembauché ultérieurement, sauf dispositions contraires prévues par la convention collective ou un accord interne.
5. Périodicité et modalités de versement
Quand la prime est-elle versée ?
Le Code du travail (article 355) stipule que la prime d’ancienneté doit être payée à la même échéance que le salaire. Toutefois, l’employeur et le salarié peuvent convenir contractuellement d’une autre périodicité (par exemple, une fois par an, tous les cinq ans ou à la fin de l’année).
Paiement en cas de départ ou de retraite
Dans certaines entreprises, la prime d’ancienneté peut être versée en totalité au moment de la retraite ou du départ définitif. C’est au contrat de travail ou à la convention collective de le spécifier.
6. Aspects fiscaux et sociaux
La prime d’ancienneté est soumise:
- À l’IR (Impôt sur le Revenu): Elle s’ajoute au salaire brut pour calculer le revenu imposable.
- Aux cotisations sociales (CNSS): L’entreprise doit prélever les cotisations afférentes et déclarer le montant exact.
7. Sanctions en cas de non-paiement de la prime d’ancienneté
Conformément à l’article 361 du Code du travail, un employeur refusant de verser la prime d’ancienneté s’expose à une amende allant de 300 à 500 DH. Le salarié peut:
- Adresser une réclamation écrite à l’employeur (éventuellement en présence d’un représentant du personnel).
- Saisir l’inspection du travail s’il n’obtient pas gain de cause.
Il est essentiel pour l’employé de justifier son ancienneté et d’apporter les preuves de son contrat de travail.
8. Cas particuliers et exceptions
- Conventions collectives: Certains secteurs (bâtiment, restauration, hôtellerie, etc.) peuvent avoir des dispositions spécifiques sur la prime d’ancienneté, éventuellement plus favorables que celles du Code du travail.
- Primes cumulables: Vérifiez si la prime d’ancienneté s’ajoute à d’autres avantages (prime de fin d’année, bonus, etc.) et sous quelles conditions.
Pour conclure
La prime d’ancienneté au Maroc est un dispositif-clé pour encourager la fidélité des salariés et valoriser leur expérience. Régie par le Code du travail, elle garantit une rémunération supplémentaire pour chaque collaborateur ayant acquis une certaine durée de service au sein de la même entreprise. Pour l’employeur, bien respecter cette obligation contribue à maintenir un climat de confiance et de respect des droits sociaux. Pour le salarié, connaître les modalités de calcul et de versement permet de veiller au respect de ses droits et d’anticiper l’évolution de sa rémunération au fil des ans.
En bref:
- Déterminez d’abord l’ancienneté (2, 5, 12, 20 ou 25 ans).
- Appliquez le pourcentage légal au salaire brut.
- Vérifiez la périodicité de paiement et les conditions de cumul.
- En cas de litige, n’hésitez pas à solliciter l’inspection du travail.
En suivant ces principes, la prime d’ancienneté reste un levier essentiel pour motiver et récompenser la longévité des collaborateurs dans toute entreprise marocaine.
Foire aux questions (FAQ)
1. Quand un salarié commence-t-il à bénéficier de la prime d’ancienneté au Maroc ?
Dès lors qu’il atteint la durée de service prévue par la loi (2 ans, 5 ans, etc.), et qu’il est sous contrat avec l’entreprise, peu importe son statut (CDD, CDI, temps plein ou partiel).
2. Les périodes d’arrêt maladie ou de congé maternité sont-elles exclues du calcul de l’ancienneté ?
Non, la législation considère certaines interruptions comme du service continu (article 32 du Code du travail). Il convient de se référer au contrat ou à la convention collective pour plus de précisions.
3. L’employeur peut-il décider unilatéralement de ne pas payer la prime d’ancienneté ?
Non. Il s’expose à des sanctions légales (amende entre 300 et 500 DH, voire d’autres conséquences) conformément à l’article 361 du Code du travail.
4. Peut-on cumuler la prime d’ancienneté avec d’autres primes (prime de performance, prime de fin d’année, etc.) ?
Généralement oui, mais il faut vérifier les clauses du contrat de travail ou de la convention collective en vigueur.
Bonjour, concernant la prime d’ancienneté comment est-elle calculée ? Est-ce que le salaire brut hors prime d’ancienneté change à chaque période de 2, 5,12, 20 et 25 ans (le cas d’une ouvrier qui perçoit un salaire brut de 3500 dh/mois , verra son salaire augmmenter de 5% soit 3675/mois, et après augmentation de 10% est ce qu’il sera de 4042,50 dh/mois ou juste de 3850 dh/mois et ainsi de suite pour le reste des années). La loi ne précise pas qui sera augmenté le salaire de base initial ou le salaire de base eu après augmentation.
Il y a des personnes qui sèment la zizanie entre employeur et employés et je voudrais avoir une réponse nette.
Merci d’avance
Bonjour,
la prime d’ancienneté se calcule à base du salaire de base.